le contexte
Le Programme Horizon H2020, the European Science Foundation, l’Agence nationale de la recherche (ANR), l’Organisation de coopération et de développement économiques (OCDE), le ministère de la Recherche et de l’Enseignement supérieur et de l’Innovation (MESRI), le législateur et la Conférence des Présidents d’Université (CPU) ont lancé de multiples actions pour renforcer l’engagement éthique des chercheurs et des institutions et ainsi répondre aux attentes de la société dans le cadre de la démocratie.
À terme, il convient de rappeler que le programme-cadre pour la recherche et le développement (PCRD) et l’ANR conditionneront le financement de projets de recherche à la déclaration de la mise en place effective d’une politique d’éthique et d’intégrité scientifique de l’institution bénéficiaire.
Les éditeurs scientifiques et les agences de financements requièrent par ailleurs de plus en plus un reporting éthique sur les projets. Outre les comités d’éthique, des associations organisent des conférences et mettent en œuvre des recommandations ou actions pour promouvoir l’éthique, l’intégrité et la responsabilité sociale.
Plusieurs cas de manquements graves à l’intégrité scientifique de la part de chercheurs internationaux, européens et français de toutes disciplines soulignent l’urgence et l’importance d’assumer nos responsabilités scientifiques et sociales dans un contexte de controverses technoscientifiques, de globalisation de la recherche et de marchandisation de la connaissance. Car, au-delà des individus qui transgressent les normes déontologiques et éthiques en pratiquant la fraude, le plagiat ou la falsification de données, c’est bien la structure de la recherche qui est en crise et traverse des conflits de valeurs.
La recherche scientifique connaît des transformations profondes à la fois dans ses modes d’organisation institutionnelle, ses pratiques et identités professionnelles, ses infrastructures et ses potentialités technoscientifiques. Ces changements s’ajoutent à ceux que connaît le monde de la recherche, depuis les années 1980, liés à la globalisation, le fonctionnement en mode de projet, les modes de financement, qui ont modifié la temporalité, les objectifs et les critères d’évaluation scientifiques.
Dans ce contexte, les manquements à l’intégrité scientifique mettent à mal la crédibilité et la notoriété des institutions, coûtent cher à la collectivité (que ce soit en termes de gaspillage, de rétractation ou de pénalité) et constituent une perte de chance pour les générations futures. Bref, ces transformations mettent les chercheurs et les organismes de recherche dans des situations de dilemmes éthiques et d’injonctions paradoxales ; elles ont un impact profond sur les métiers, les identités et les modèles professionnels. Elles suscitent une panique morale chez les chercheurs, mais aussi une crise de confiance dans la société.
C’est dans ce contexte que, l’Université de Lyon a lancé une réflexion et des actions pour développer la place de l’éthique dans l’enseignement supérieur et la recherche, ce qui a abouti à la rédaction d’un rapport Paysages de l’Éthique à l’Université de Lyon.